Parce qu’il renferme la moelle épinière et les racines nerveuses motrices et sensitives, le canal lombaire est une composante ultra-sensible de la colonne vertébrale. Considérant cela, quels sont les risques encourus par les patients programmés pour une opération du canal lombaire étroit et quelles séquelles l’intervention peut-elle leur laisser ?
Canal lombaire étroit : pourquoi opérer ?
Une arthrose des articulations – l’usure naturelle des articulations – entraîne l’accroissement de volume des massifs articulaires. Ceux-ci font saillie dans le canal lombaire, provoquant ainsi le rétrécissement du diamètre de ce dernier. On parle de « canal lombaire étroit » ou de « sténose lombaire », une pathologie qui peut aussi être favorisée par la morphologie anatomique du patient.
Cela dit, étant donné que le canal rachidien – ou le canal lombaire – contient les racines nerveuses, toute diminution de son diamètre entraîne la compression de ces racines et provoque entre autres conséquences, des douleurs sciatiques à la marche, en station debout, et après une sollicitation des muscles des membres inférieurs.
L’intervention chirurgicale permet de traiter la pathologie de façon définitive lorsque le traitement antalgique, l’infiltration, la kinésithérapie et les divers exercices pour soulager le canal lombaire étroit restent sans résultat. Elle consistera essentiellement à élargir le canal rachidien par le retrait des éléments responsables de son rétrécissement.
Chirurgie canal lombaire étroit : comment se déroule l’opération ?
L’opération du canal lombaire étroit comporte généralement une laminectomie, qui se réalise sous anesthésie générale. Elle consiste à retirer la « lame » de la vertèbre et le ligament jaune. Un examen radiologique révèlera la partie rétrécie, le type de sténose, le geste chirurgical approprié et permettra de déterminer la longueur de l’incision cutanée à pratiquer.
Après incision des tissus et écartement des muscles du dos, le chirurgien accède au canal, puis recherche et ôte les fragments d’os et d’articulation, les tissus ligamentaires ou une éventuelle hernie discale, en fonction du type de sténose.
Parfois, le geste chirurgical comprendra également une fusion des vertèbres (arthrodèse lombaire).
Le jour même de l’intervention, les premiers levers seront possibles avec l’aide de l’équipe soignante. Et en attendant la rééducation après opération du canal lombaire étroit, le chirurgien prescrit un traitement antalgique.
Quelles séquelles après une opération du canal lombaire étroit ?
Même si dans 85% des cas, l’intervention chirurgicale aboutit à la libération nerveuse et à la disparition des douleurs sciatiques, des complications postopératoires et des séquelles sont possibles. Il s’agit entre autres de :
- Un déficit moteur neurologique, c’est-à-dire une paralysie partielle ou totale au niveau d’un segment musculaire ou d’un des membres inférieurs, notamment les pieds ;
- Une fuite du liquide céphalo-rachidien – le liquide entourant les méninges – qui peut être causée par une déchirure des méninges au cours de l’opération chirurgicale ;
- Une lésion partielle ou totale du nerf libérée au cours de l’intervention ;
- Une persistance de troubles sensitifs tels que l’engourdissement des membres inférieurs, une sensation de fourmillement dans ces membres, etc. ;
- Une douleur neuropathique postopératoire.
Dans certains cas, ces complications exigent une reprise chirurgicale urgente. De manière générale, les risques de l’opération de sténose lombaire sont faibles.